Elias & Maximilian

Lentement et avec minutie, le jeune homme regardait de près ses quatre éprouvettes, contenant chacune des réactifs différents. Les réactions de base, celles que les lycées étudiaient dans le cours de sciences, il les connaissait toutes mais aujourd'hui, le Cohen visait plus grand, plus haut. D'ailleurs, il remarquait qu'il pouvait profiter de ce moment empli de calme et de sérénité, marqué par l'absence de sa famille. La maison lui appartenait et il pouvait enfin mettre ses talents à bon escient. Prenant deux éprouvettes, une dans chacune de ses mains, il versa deux gouttelettes de l'éprouvette A dans celle de la B avant de lâcher prise à cause d'un bruit brusque qui l'avait surpris. Les fioles se brisèrent sur le sol, laissant leur liquide se déverser sous le regard d'un Elias, désemparé et colérique. Au loin, il entendait toujours ce bruit sourd, celui d'une tondeuse à gazon, celui d'une source assez proche, trop proche à son goût. Il s'en souvint, sa mère lui avait dit que le jardinier viendrait cet après-midi. Se laissant accroupir à terre, l'adolescent souhaita fermer ses poings et hurler son mécontentement. Pourquoi diable fallait-il qu'il vienne aujourd'hui, à cette heure-ci, pour le déranger, pour gâcher ce qui pourrait être le commencement d'un projet, de l'avancée de la science ?! Toute nuisance devrait être détruite et colérique, Eli descendit les escaliers avec vigueur. Pénétrant dans le jardin, il entendit le bruit, plus fort, persistant et violent. Il vit l'employé de dos, écriant un lourd STOP inaudible à cause du bruit. Décidé, il marcha d'un pas lourd pour le rattraper et lui faire face « Wow, stop ! Arrêtes de suite ça, veux-tu ? » Le regard accusateur, les sourcils froncés, le jeune homme remarquait plusieurs choses ; il n'avait jamais vu cet employé de la famille, sûrement parce qu'il ne lui avait point prêté attention et cet homme, torse nu, avait une musculature imposante et attirante. Sa bouche s’entrouvrit et il se demandait brièvement si ses lunettes avaient été nettoyées pour qu'elles offrent à ses yeux cette vue particulière. Complexé, Eli croisa les bras contre son torse, l'oreille apaisée d'avoir ce bruit enfin coupé. « Merci ! A cause de vous, j'ai foiré ce qu'il ne fallait pas foirer. Juste, pourquoi ?! » A cet instant-là, le jeune Cohen paraissait paranoïaque, croyant même que cet inconnu en avait après lui, déterminé à gâcher son existence.

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Elias & Maximilian

Lujourd'hui, jardinage chez les Cohen. On pouvait dire que c'était mes préférés. Bon, je ne les connaissais pas si bien que ça personnellement bien sûr. J'avais déjà discuté avec les parents, les employeurs donc, mais pas plus. Cependant, ils étaient mes préférés pour la simple et bonne raison qu'ils sont les premiers à m'avoir offert du travail, en tant que jardinier. C'est un peu eux qui m'ont lancé et je leur en suis reconnaissant. Alors quand ils me demandaient d'aller tondre leur pelouse, je ne refusais jamais. C'est donc en cette belle journée chaude et ensoleillée que je me suis rendu chez eux. Monsieur et Madame Cohen n'étaient pas là, mais peut-être qu'il y avait leurs enfants. Quoiqu'il en soit, je savais où trouver ce qu'il me fallait. Je me débrouillais. J'allais donc chercher la tondeuse. Avant de l'allumer cependant, je retirais le simple t-shirt que j'avais enfilé, me retrouvant donc torse nu. Étant donné la chaleur, il valait mieux se découvrir. J'allumais enfin la tondeuse, n'entendant alors plus rien de ce qui m'entourait à cause du bruit et j'appuyais sur la machine pour commencer à couper cette herbe trop longue. Je ne m'occupais de rien d'autres, concentré sur ce que je faisais. J'étais payé pour le faire après tout alors autant offrir du bon travail, surtout si c'était pour les Cohen. Je ne remarquais pas ce jeune homme qui m'appelait au loin, je ne le remarquais pas jusqu'à ce qu'il se mette face à moi, me bloquant ainsi dans mon activité. J'éteignais l'engin, comprenant qu'il voulait me parler. " Wow, stop ! Arrêtes de suite ça, veux-tu ? " Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas pourquoi il me demandait ça.

Ce devait ête leur fils, aux Cohen. Je ne l'avais jamais vraiment vu. En tout cas, je devais bien avouer que même s'il était plus jeune, il était mignon. Très mignon. Même s'il semblait en colère contre moi. Et puis, j'avais un faible pour les personnes à lunettes. " Merci ! A cause de vous, j'ai foiré ce qu'il ne fallait pas foirer. Juste, pourquoi ?! " Alors, il passait du "tu" au "vous" ? Drôle de garçon. Je ne pouvais m'empêcher d'afficher un sourire amusé, même si ça risquait de le faire sortir encore plus de ses gonds. Je ne voyais pas le mal que j'avais fait, étant donné que je travaillais simplement. " Eh  bien... Je fais mon travail, c'est tout. Vous devez être le fils Cohen, n'est-ce pas ? Vos parents m'ont engagé aujourd'hui pour tondre la pelouse, comme à chaque fois que je viens. " Il n'avait peut-être jamais fait attention à moi, mais ce n'était pas la première fois que je venais tondre la pelouse et ce ne devait pas être la première fois qu'il m'a entendu le faire. Enfin, on m'avait appris la politesse, je devais faire usage de mes bonnes manières. " Excusez-moi toutefois si je vous ai dérangé dans une activité quelconque, je ne peux pas empêcher la machine de faire du bruit. " Je m'essuyais le front, la chaleur m'ayant rattrapé alors que je n'étais plus concentré sur mon travail. J'observais le jardin, pour estimer le temps qu'il me restait. " Il ne me reste plus grand chose à tondre, vous serez tranquille dans un petit  moment, promis. " Je lui souriais, d'un de mes fameux sourires charmeurs cette fois. Ils avaient le don de rendre les gens plus dociles en général, plus compréhensifs. Est-ce que c'était mal de l'utiliser sur un jeune homme ? Ma raison me disait oui, mon envie me répondait tout autre chose...

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Elias & Maximilian

Elias détestait Newport Beach pour diverses raisons plus variées les unes que les autres. Certes, Boston lui manquait et il avait essayé de s'adapter à cette ville, en vain. Le retour de son père, sa décision de déménager dans sa ville natale l'avait vexé. Et s'en était suivi l'exclusion sociale dans son lycée, ne lui accordant que très peu d'amis qu'il pouvait compter sur les doigts d'une main. Voilà maintenant qu'on avait employé quelqu'un pour saccager son espace privé, son intimité. Cette ville semblait contre lui, prête à comploter pour lui ôter son bonheur. Cependant, il ne se laisserait point faire, foi de Cohen.

Il combattrait l'ennemi, qu'il s'agisse de sa propre famille ou des membres extérieurs comme ce jardinier. Et malgré la vue troublante, le jeune adolescent gardait une tête ferme laissant exprimer sa colère.  " Eh  bien... Je fais mon travail, c'est tout. Vous devez être le fils Cohen, n'est-ce pas ? Vos parents m'ont engagé aujourd'hui pour tondre la pelouse, comme à chaque fois que je viens." Ses parents. Encore heureux qu'il ne lui avait point dit, comme les autres personnes de cette ville, tu es le fils de Seth Cohen, je me doute. Ainsi, ses parents devaient être agacés de le voir toujours enfermé dans sa chambre, à rester sur son ordinateur ou devant sa télévision à jouer aux jeux vidéos. La pelouse était sûrement un prétexte et voilà que le jeune Cohen dérivait dans sa paranoïa. " Excusez-moi toutefois si je vous ai dérangé dans une activité quelconque, je ne peux pas empêcher la machine de faire du bruit. Il ne me reste plus grand chose à tondre, vous serez tranquille dans un petit  moment, promis. " Cet employé se fichait de lui, il ne pouvait pas en être autrement. Serrant ses poings avec fermeté, il affichait une tête renfrognée et agacée. Diable, pourquoi s'en prenait-on à lui ?! Il jeta un bref coup d’œil sur la surface du jardin, scrutant quelques zones qui étaient effectivement à tondre. Le ton hautain et redressant ses lunettes, le jeune homme préféra rectifier les dires de l'employé.  « Non, mes parents vous ont engagé pour visiblement m'agacer et vous pourrez leur dire que vous avez gagné le défi lancé. » En cet instant -là, il n'avait vraiment plus envie de faire usage de politesse, de vouvoyer ou de respecter quiconque, surtout ce gars. « C'est quoi votre nom ? » Autant savoir son identité afin de le répéter à sa mère afin qu'elle le congédie définitivement. Les yeux rivés sur ceux de son ennemi, ils eurent la maladresse de retomber pour contempler son torse. Il était bien bâti, les abdominaux ressortissants et saillants, mêlés à la sueur et la transpiration dues aux chaleurs d'été. Il avait juste envie de toucher, rien qu'un peu, avec sa main. Troublé, il se décidait à briser cette fixation qu'il avait sur le corps de l'employé. « Bref, qui que vous soyez, arrêtez et rentrez chez vous. Vous pouvez profiter de la richesse de mes parents sans rien faire, ça leur apprendra. » Penser à sa revanche, à sa vengeance afin que les parties soient égales et aient un match nul au final.

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Elias & Maximilian

Mon travail chez les Cohen s'était toujours bien passé. Ils me laissaient faire, me remerciaient à la fin et tout allait bien. Alors pourquoi aujourd'hui, le fils vient me hurler dessus ? Pourtant, ce n'était pas la première fois que je venais. Il avait déjà du m'apercevoir, alors qu'est-ce qui lui arrivait ? Enfin, je n'étais pas quelqu'un de méchant alors je préférais m'excuser parce qu'en effet, la tondeuse ça fait beaucoup de bruit, mais c'était à cause de ça que ses parents m'avaient engagés. Il serra les poings, comme si mon excuse le rendait encore plus en colère et sembla observer son propre jardin. " Non, mes parents vous ont engagé pour visiblement m'agacer et vous pourrez leur dire que vous avez gagné le défi lancé. " Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas ce qu'il me racontait. Ses parents m'ont payé pour l'agacer ? Mais quel était ce garçon paranoïaque qui se sentait persécuté même par ses parents ? Bon, ce n'était qu'un gamin après tout et ça pouvait expliquer son comportement. Malgré tout, je trouvais ça un peu exagéré. Même beaucoup en fait. " C'est quoi votre nom ? " Son ton ressemblait à une menace, ce que je n'aimais pas du tout. Il était hors de question qu'un gamin parano m'attire des ennuis. Il avait peut-être un air adorable, mais finalement il cache un vrai diable derrière ses lunettes. Je soupirais malgré tout, ayant comme l'obligation de lui répondre. " Je m'appelle Maximilian. " Je retenais un sourire amusé tandis que j'observais ses yeux virer un peu plus bas que mon visage. Je savais l'effet que je pouvais faire, bien que je n'en jouait pas toujours. Mais il semblerait que ça pourrait m'être utile à l'instant.

" Bref, qui que vous soyez, arrêtez et rentrez chez vous. Vous pouvez profiter de la richesse de mes parents sans rien faire, ça leur apprendra. " Hors de question. Je n'étais pas là pour recevoir de l'argent sans rien faire en retour, j'en avais déjà bien assez. J'avançais d'un pas vers lui, réduisant la distance entre nous et je baissais légèrement la tête pour le regarde, étant plus grand. Un sourire malicieux s'imprima sur mon visage tandis que je le fixais droit dans les yeux " Il est hors de question que j'arrête mon travail simplement parce qu'un adolescent parano ne comprend pas ce qui se passe autour de lui. " J'étais un jardinier et j'avais de quoi le prouver étant donné que j'avais déjà commencé mon travail. J'attrapais son menton avec ma main pour relever son visage droit vers le mien et mon sourire devint un peu plus grand encore. " Si j'avais voulu vous faire chier, j'aurais utiliser une toute autre méthode. " Mes yeux plongeaient dans les siens, comme pour lire en lui puis je lâchais finalement son menton et me reculait avec amusement. J'attrapais ma tondeuse, avant de tourner la tête vers lui. " Je suis jardinier, ce n'est pas la première fois que je viens et je suis persuadé que vous m'avez au moins aperçu une fois déjà. Au fait, quel est votre nom à vous ? " Après tout, je n'étais pas le seul à devoir me présenter. Et comme pour l'emmerder, parce que cette fois je le voulais, j'allumais le moteur un coup avant de l'éteindre. Affichant un sourire digne d'un emmerdeur, je le fixais avec des yeux pétillants de malices. " Vous voyez par exemple, là je voulais vous faire chier. "

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